Inonder le monde par notre Vertu et nos valeurs

Cela fait quelques temps que, comme beaucoup d'entre vous, je suis "choquée" par les images, les films et autres ventant l'immoralité sous toutes ses formes. Je suis aussi membre de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. Ici je ne parle pas au nom de l'Eglise, les opinions et les messages sont personnels, mais je ne peux pas ignorer ma foi au Seigneur Jésus-Christ. J'ai fait ce Blog tout simplement parce que je ressens que si l'immoralité inonde le Monde, même si nous ne sommes que de petites gouttes d'eau nous pouvons "inonder" le Monde par notre Vertu et nos valeurs. Je n'ai aucune prétention si ce n'est de donner du courage aux Mamans qui essaient jour après jour de protéger leurs enfants, petits enfants...

La vertu

La vertu

lundi 23 mars 2015

J'aime la tendresse et la "réalité" de ce beau discours. J'aime le lire et le relire, c'est un pur joyaux dans ma vie de femme et de mère.




« UNE SEULE CHOSE EST NÉCESSAIRE » : DEVENIR UNE FEMME D’UNE PLUS GRANDE FOI EN CHRIST

Patricia T. Holland
 Ancienne première conseillère dans la présidence générale des Jeunes Filles Voir L’Étoile, mars 1988, p. 33-35

 Peu de temps après avoir été relevée de mon appel à la présidence générale des Jeunes Filles en avril 1986, j’ai eu l’occasion de passer une semaine en Israël. Je venais de vivre deux années très difficiles et éprouvantes. Être une bonne mère et avoir largement le temps de réussir dans cette tâche a toujours été ma priorité ; ainsi j’ai essayé d’être une mère à plein temps pour un jeune écolier, un adolescent et un fils qui se préparait à partir en mission. J’ai également essayé d’être une épouse à plein temps pour un président d’université extrêmement occupé. Je devais être une conseillère à plein temps dans la présidence générale autant qu’une femme qui habite à 80 kilomètres du bureau peut l’être. Mais à une époque importante où l’on mettait en forme les principes et on commençait les programmes, j’avais l’impression de ne pas en faire assez et j’essayais d’en faire toujours plus. Vers la fin de ces deux ans, ma santé était chancelante. Je n’arrêtais pas de perdre du poids et je dormais mal. Mon mari et mes enfants essayaient de prendre soin de moi autant que j’essayais de le faire pour eux. Nous étions très affaiblis. Cependant, je ne cessais de me demander comment je pourrais mieux diriger mes affaires. 

Les Autorités générales, étant toujours compatissantes, avaient observé la situation et proposé de me relever. Bien que ma famille ait été reconnaissante que mon service soit terminé, j’ai ressenti néanmoins une perte de contacts, et je l’avoue, une perte d’identité par rapport à ces femmes que j’avais appris à beaucoup aimer. Qui étais-je et où étais-je dans le désordre de ces exigences ? Est-ce que la vie devait être aussi difficile ? Avais-je bien réussi dans mes tâches nombreuses et difficiles ? Ou bien avais-je échoué dans chacune d’elles ? Les jours qui ont suivi ma relève ont été aussi difficiles que les semaines qui  l’ont précédée. J’étais à bout de force. Mon réservoir était vide et je n’étais pas sûre qu’il y avait une station-service en vue. Quelques semaines plus tard, on a demandé à mon mari de partir pour Jérusalem, ce dont j’ai parlé tout à l’heure, et les Autorités générales qui partaient elles aussi m’ont dit que je devais l’accompagner. Mon mari m’a dit : « Viens. Tu pourras récupérer dans le pays du Sauveur où il y a de l’eau vive et le pain de vie. » Malgré ma lassitude, j’ai fait mes bagages croyant, ou du moins espérant, que le temps que je passerais là-bas m’apporterait un répit et la guérison. Par une belle et claire journée, j’étais assise et je contemplais la mer de Galilée, en contrebas et je relisais le chapitre dix de Luc. Mais au lieu des mots imprimés sur la page, il me sembla voir dans mon esprit et entendre dans mon cœur ces mots : « [Pat, Pat], tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. » Alors la puissance de la révélation personnelle pure m’a envahie tandis que je lisais : « Or une seule chose [rien qu’une seule] est [vraiment] nécessaire » (voir versets 40-41). En Israël, le soleil de mai est si brillant qu’on a l’impression d’être en pleine forme. Je venais de visiter la vallée de Beth-Horon où le soleil s’arrêta pour Josué (voir Josué 10:12), et, en fait, ce jour-là il semblait également être arrêté pour moi. Alors que j’étais assise et que je pensais à mes problèmes, j’ai senti les rayons du soleil déverser la guérison comme un liquide tiède dans mon cœur, et apporter le repos, le calme et le réconfort à mon âme inquiète. Notre Père céleste aimant semblait me chuchoter : « Ne t’inquiètes donc pas de tant de choses. La seule chose qui soit nécessaire, la seule qui le soit vraiment, c’est de continuer de regarder vers le soleil, vers mon Fils. » Soudain, j’ai ressenti la véritable paix. Je savais que ma vie était entre ses mains depuis toujours, depuis le tout début ! La mer, reposant tranquillement devant mes yeux, avait été agitée par de dangereuses tempêtes, tant de fois. Tout ce que j’avais à faire, c’était de renouveler ma foi et d’attraper fermement sa main et ensemble nous pourrions marcher sur les eaux. Je vais poser une question à chacune de nous pour que nous y réfléchissions.
 Comment est-ce que nous, femmes, pouvons franchir ce pas gigantesque qui fait d’une femme troublée et inquiète une femme d’une foi encore plus grande ? L’un de ces deux états d’esprit réduit certainement l’autre à néant. La foi et la crainte ne peuvent pas coexister longtemps. Réfléchissez aux choses qui nous troublent. J’ai été présidente de la Société de Secours de quatre paroisses différentes. Deux de ces paroisses ne concernaient que les femmes seules et les deux autres étaient des paroisses comportant de nombreuses jeunes mères de famille. Quand je m’entretenais avec mes sœurs seules, mon cœur était souvent déchiré lorsqu’elles me décrivaient leur solitude et leur déception. Elles avaient l’impression que leur vie n’avait aucun sens, ni but dans une Église qui mettait très justement l’accent sur le mariage et la vie familiale. Le plus douloureux pour elles était qu’elles pensaient que c’était de leur faute si elles étaient seules ou, pire, que c’était un désir égoïste. Elles recherchaient vivement la paix et la motivation, quelque chose qui en vaille la peine, à quoi elles pourraient consacrer leur vie. Les jeunes mères me semblaient cependant avoir autant de problèmes. Elles me décrivaient leurs difficultés pour élever des enfants dans un monde de plus en plus dur, elles disaient n’avoir jamais assez de temps, d’argent ou de liberté pour avoir le sentiment de valoir quelque chose parce qu’elles essayaient toujours de faire plus qu’il n’était possible pour survivre. Il existait si peu de preuves tangibles que ce qu’elles faisaient allait vraiment être un succès. Personne ne leur donnait d’augmentation de salaire, et, à part leur mari, qui ne se souvenait pas toujours de le faire, personne ne les complimentait de leur travail bien fait. Et elles étaient toujours fatiguées ! La seule chose dont je me souvienne clairement au sujet de ces jeunes mères, c’est qu’elles étaient toujours très fatiguées. Et puis, il y avait des femmes qui, bien qu’elles n’en soient pas responsables, se retrouvaient seules pour subvenir aux besoins financiers, spirituels, émotionnels et autres de leur famille. Je ne pouvais même pas mesurer les difficultés qu’elles affrontaient. Évidemment, à certains égards, c’était leur cas qui était le plus difficile. La conclusion à laquelle je suis parvenue après avoir écouté pendant de nombreuses années les soucis des femmes est qu’aucune femme ni aucun groupe de femmes, qu’elles soient célibataires, mariées, divorcées, veuves, femmes au foyer ou femmes actives, aucune n’a plus de soucis qu’une autre. 
Il semble y avoir plein de difficultés autour de nous. Mais, je m’empresse d’ajouter qu’il y a aussi de nombreuses bénédictions. Nous avons toutes des privilèges et des bénédictions ainsi que des craintes et des épreuves. Cela semble osé de le dire, mais le bon sens indique que, jamais dans l’histoire du monde les femmes, y compris les sœurs de l’Église de Jésus-Christ, n’ont dû faire face à tant de difficultés complexes. Je suis très reconnaissante de la prise de conscience supplémentaire que les mouvements sociaux des femmes ont apportée d’un principe de l’Évangile que nous avons depuis notre mère Ève et même avant : le libre arbitre, le droit de choisir. Mais l’un des effets les plus malheureux auxquels nous devons faire face quant au libre arbitre est qu’à cause de la diversité croissante des styles de vie des femmes d’aujourd’hui, nous semblons même plus incertaines et moins en sécurité avec les autres. Nous ne nous rapprochons pas de cette idée de communauté de sœurs et je dirais même que nous nous éloignons de cette fraternité qui nous a soutenues et nous a donné de la force pendant des géné- rations. Il semble y avoir une augmentation de la compétitivité et une baisse de notre générosité les unes envers les autres. Celles qui ont le temps et la force de mettre leurs fruits et leurs légumes en conserves acquièrent une capacité qui leur servira dans des temps difficiles, et, dans notre économie incertaine, cela pourrait arriver quasiment n’importe quand. Mais elles ne doivent pas traiter avec condescendance les femmes qui achètent leurs pêches ou qui n’aiment pas les courgettes dans les trente cinq façons qu’il y a de les cuisiner pour les faire passer ou qui ont simplement choisi délibérément d’utiliser leur temps et leur force de manières différentes mais utiles. Et où est-ce que j’en suis dans tout cela ? Pendant les trois-quarts de ma vie j’ai eu l’impression de ne pas avoir rempli complètement mon devoir de femme, parce que je détestais coudre. Maintenant, je sais coudre ; si cela est vraiment nécessaire, je coudrai, mais je déteste le faire. Imaginez mon fardeau durant les vingt-cinq ou trente dernières années, « faisant semblant » dans les réunions de Société de Secours et essayant de sourire lorsque je voyais six petites filles aller à l’Église, toutes habillées de façon identique avec des tabliers, des dentelles, des rubans et des combinaisons, des vêtements cousus à la main, marchant toutes devant leur mère qui avait la même tenue ? Je ne considère pas nécessairement mon comportement comme vertueux, aimable, méritant l’approbation ou digne de louange, mais je suis honnête quand je dis que je déteste coudre. J’ai mûri un peu depuis ce temps-là, au moins de deux manières : j’admire désormais sincèrement une mère qui peut le faire pour ses enfants et je ne me sens plus coupable parce que coudre n’est pas particulièrement enrichissant pour moi.
Le fait est que nous ne pouvons tout simplement pas dire que nous sommes chrétiennes et continuer de juger les autres, ou nous-mêmes, si durement. Aucun bocal de cerises ne vaut un affrontement qui nous prive de notre compassion et de notre amitié entre sœurs. Le Seigneur nous a créées de toute évidence avec des personnalités différentes, ainsi qu’avec des degrés divers de force, d’intérêt, de santé, de talents et de possibilités. Tant que nous sommes engagées dans la droiture et que nous vivons fidèlement, nous devrions nous réjouir de ces différences divines, sachant qu’elles sont un don de Dieu. Nous ne devons pas nous sentir si effrayées, si menacées et dans l’insécurité, nous ne devons pas trouver des femmes qui sont les répliques exactes de nousmêmes pour avoir l’impression d’être une femme de valeur. Il y a de nombreuses choses à propos desquelles nous pouvons être divisées, mais une chose est nécessaire à notre unité : la compréhension et la compassion du Fils vivant de Dieu. Je me suis mariée en 1963, année où Betty Friedan a publié son livre qui a secoué la société, The Feminine Mystique. Ainsi, étant une adulte, je ne peux revoir cela que d’après mes souvenirs de mon enfance des douces années quarante et cinquante. Mais cela devait être plus facile d’avoir un style de vie déjà tout prêt pour vous et d’être entouré de voisins dont la vie vous servait de modèle. Mais cela devait être d’autant plus douloureux pour les personnes qui, sans en être responsables, étaient alors célibataires, ou devaient travailler, ou étaient aux prises avec les difficultés d’un foyer brisé. 
Aujourd’hui, dans notre monde de plus en plus complexe, le modèle ancien a volé en éclats et nous semblons être encore moins sûres de notre identité et de notre destination. Il ne fait pas de doute qu’à aucun autre moment de l’histoire, les femmes n’ont remis en question leur valeur aussi profondément et aussi âprement que pendant la seconde moitié du vingtième siècle. Beaucoup de femmes recherchent, presque avec frénésie et comme jamais auparavant, un sens et un but à leur vie, et beaucoup de saintes des derniers jours recherchent, elles aussi, une perspective et un sens éternels à leur féminité.  Si j’étais à la place de Satan et que je voulais détruire une société, je pense que je lancerais une attaque massive contre les femmes. Je les garderais dans une confusion et dans un trouble tels qu’elles ne pourraient jamais trouver la force apaisante et la sérénité pour lesquelles elles ont toujours été connues. C’est bien là ce qu’a fait Satan, en nous mettant dans la situation difficile d’essayer d’être surhumaines, au lieu de nous efforcer d’atteindre le potentiel unique que Dieu nous a donné dans une telle diversité. Satan nous provoque par des sarcasmes et veut nous faire croire que, si nous n’avons pas tout, la gloire, la fortune, la famille et l’amusement à chaque instant, nous avons été lésées et nous sommes des citoyennes de seconde classe dans la course de la vie. Nous, les femmes, nous sommes en difficulté ; nos familles sont en difficulté et notre société est en difficulté. La drogue, les grossesses d’adolescentes, le divorce, les violences familiales et le suicide font parti des effets secondaires sans cesse croissants de notre tentative d’être à la hauteur de l’image que la société donne de la femme parfaite. 
Trop d’entre nous sont en difficulté et souffrent, trop nombreuses sont celles qui courent plus vite qu’elles n’ont de force, exigeant trop d’elles-mêmes. En conséquence, nous connaissons de nouvelles maladies non diagnostiquées liées au stress. Le virus d’Epstein-Barr par exemple est apparu dans le jargon médical comme la maladie des années quatre-vingts. « [Les victimes] sont tourmentées par de faibles fièvres, des douleurs articulaires et parfois un mal de gorge, mais elles n’ont pas la grippe. Elles sont extrêmement fatiguées, faibles et déprimées, mais elles n’ont pas le sida. Elles sont souvent perdues et ont tendance à oublier mais ce n’est pas la maladie d’Alzheimer. De nombreuses patientes ont des tendances suicidaires, mais ce n’est pas une dépression… Il y a environ trois fois plus de femmes que d’hommes qui en sont victimes et la plupart d’entre elles sont intelligentes, accomplissent beaucoup et mènent une vie stressante » (Newsweek, octobre 27, 1986, p. 105). Nous devons avoir le courage d’être imparfaites tout en nous efforçant d’atteindre la perfection. Nous ne devons pas laisser notre culpabilité, les livres féministes, les invités des débats télévisés ou la culture des medias nous donner intentionnellement une image fausse de ce qui est bon ou plutôt de qui ne l’est pas. 
Dans notre recherche obsédante de notre identité et de l’estime de nous-mêmes, nous pouvons devenir distraites au point de croire vraiment pouvoir les trouver dans une silhouette parfaite, un diplôme universitaire, un statut professionnel ou même un succès absolu dans notre rôle de mère. Cependant, dans une quête si tournée vers l’extérieur, nous pouvons être éloignées de notre véritable moi intérieur éternel. Nous nous inquiétons souvent tant de plaire aux autres et de paraître que nous perdons notre caractère unique, l’acceptation entière et détendue de nous-mêmes en tant qu’individu de valeur. Nous sommes si effrayées et nous nous sentons si peu en sécurité que nous ne pouvons pas être généreuses envers la diversité et l’individualité, et même envers les problèmes de notre prochain. Trop de femmes affligées par ces anxiétés regardent, désemparées, leur vie se défaire du noyau central qui la soutient. Trop de femmes sont comme un bateau en mer qui n’a ni voile, ni gouvernail, « flottant et emporté à tout vent » comme l’a dit Paul (voir Éphésiens 4:14), jusqu’à ce que de plus en plus d’entre nous aient véritablement un terrible mal de mer. Où se trouve l’assurance qui nous permet de guider notre bateau, quels que soient les vents, avec le cri triomphant du marin expert, « Garde le cap » ? Où se trouve la tranquillité intérieure que nous chérissons tant et pour laquelle notre sexe était connu ? Je crois que nous pouvons trouver un cap sûr et l’apaisement de l’âme en nous détournant des pré- occupations physiques, des accomplissements des super-femmes et des concours de popularité sans fin et en retournant plutôt à l’intégrité de notre âme, à cette unité en notre être qui équilibre la diversité exigeante et inévitable de la vie. 
Anne Morrow Lindbergh est une femme qui n’est pas de notre confession et dont j’aime les écrits. Elle a fait le commentaire suivant sur le désespoir et le tourment général de la femme à notre époque : « Les féministes n’ont pas regardé … assez loin dans l’avenir, elles n’ont proposé aucune règle de conduite. Pour elles, il suffisait d’exiger des droits… Et [ainsi] la femme cherche encore aujourd’hui. Nous sommes conscientes de notre faim et de nos besoins, mais nous ignorons toujours ce qui les satisfera. Avec nos réserves de temps libre, nous sommes plus à même d’épuiser nos élans créatifs que de les renouveler. Notre arrosoir [à la main], nous essayons… d’irriguer un champ [au lieu] d’arroser un jardin. Nous nous jetons aveuglément dans les comités et les causes. Ne sachant comment nourrir l’esprit, nous essayons d’é- touffer ses demandes par des distractions. Au lieu de calmer le centre, l’axe de la roue, nous ajoutons à notre vie des activités secondaires, qui ont tendance à nous éloigner [encore plus maintenant] de l’équilibre. « Dans cette dernière génération, nous avons gagné dans le domaine mécanique, mais en ce qui concerne le spirituel nous avons… perdu. » Sans tenir compte de la période, elle a ajouté « [pour les femmes], le problème est [toujours] de trouver comment nourrir l’âme » (Gift from the Sea, New York : Pantheon Books, 1975, p. 51-52). J’ai longuement et sérieusement réfléchi à la façon dont il faut nourrir le moi intérieur au milieu de nombreuses choses pénibles. Ce n’est pas une coïncidence si nous parlons de la nourriture de l’esprit, tout comme de celle du corps. Nous avons constamment besoin de nourrir les deux. Frère Benson a dit : « Il ne fait pas de doute que la santé physique influe sur l’esprit, sinon le Seigneur n’aurait jamais révélé la Parole de Sagesse. Dieu n’a jamais donné de commandements matériels – ce qui affecte notre corps affecte notre esprit. » Nous avons besoin de beaucoup de choses pour unir notre corps et notre esprit en une âme saine et stable. Il est certain que Dieu est bien équilibré, ainsi peut- être sommes-nous plus proches de lui lorsque nous sommes équilibrées, nous aussi. L’unité de notre âme dans diverses circonstances – notre « calme du centre, de l’axe » vaut tous les efforts. Souvent, nous ne regardons pas la possibilité glorieuse qui se trouve en notre âme. Nous devons nous souvenir de cette promesse divine, « Le royaume de Dieu est au milieu de vous » (voir Luc 17:21). Nous oublions peut-être que le royaume de Dieu est au milieu de nous parce que nous accordons trop d’attention à cette enveloppe externe, à ce corps humain et au monde fragile dans lequel il évolue. Je vais vous faire part d’une analogie que j’ai inventée à partir de quelque chose que j’ai lu il y a des années. Elle m’a aidée depuis lors, et m’aide encore, lorsque je mesure ma force intérieure et ma croissance spirituelle. Cette analogie concerne une âme – une âme humaine, dans toute sa splendeur – qui a été mise dans une boîte fermée magnifiquement sculptée mais très étroite. 
Notre Seigneur et Rédempteur, Jésus-Christ, Fils vivant du Dieu vivant règne en majesté et illumine notre âme dans cette boîte intime. Puis cette boîte est placée et enfermée dans une autre, plus grande, et ainsi de suite jusqu’à cinq, magnifiquement sculptées mais très bien fermées en attendant que la femme soit suffisamment habile et sage pour les ouvrir. Pour qu’elle ait une communication libre avec le Seigneur, elle doit trouver la clé et déverrouiller le contenu de ces boîtes. Le succès lui dévoilera alors la beauté et la divinité de son âme, ses dons et sa grâce de fille de Dieu. Pour moi, la prière est la clé de la première boîte. Nous nous agenouillons pour demander de l’aide dans nos tâches, puis, en nous levant, nous découvrons que la première serrure est maintenant ouverte. Mais cela ne doit pas sembler être juste un miracle commode et tout arrangé d’avance, car si nous recherchons la vraie lumière et les certitudes éternelles, nous devons prier comme le faisaient les anciens. Nous sommes désormais des femmes, non plus des enfants et il est attendu de nous que nous priions avec une certaine maturité. Les mots les plus souvent utilisés pour décrire le labeur fervent de la prière sont luttes, supplications, pleurs et faim. Dans un certain sens, la prière risque d’être le travail le plus difficile dans lequel nous nous sommes jamais engagés, et peut-être qu’il devrait l’être. Cela nous évite de nous impliquer dans les biens, les honneurs et le prestige du monde, au point de ne plus désirer nous mettre en quête de notre être intérieur. Les personnes qui, comme Énos, prient avec foi et accèdent à une nouvelle dimension de leur divinité potentielle, sont amenées à la deuxième boîte. Là, les prières seules ne suffisent pas. Nous devons nous tourner vers les Écritures pour rechercher les enseignements de Dieu concernant notre âme, donnés depuis longtemps. Nous devons apprendre. Il ne fait pas de doute que chaque femme de l’Église a l’obligation divine d’apprendre, de croître et de se développer. Nous sommes la palette diversifiée de talents divins non dégrossis, et nous ne devons pas enterrer ces dons ni cacher notre lumière. Si la gloire de Dieu est l’intelligence, alors le fait d’apprendre, et en particulier d’apprendre grâce aux Écritures, nous rapproche de lui. Dieu utilise de nombreuses métaphores pour exprimer son influence, tels que « eau vive » et « pain de vie ». 
Je me suis aperçue que si ma progression est retardée, c’est à cause de la malnutrition, c’est du fait que je ne me nourris et que je ne m’abreuve pas quotidiennement à ses écrits saints. Certaines épreuves de ma vie m’auraient entièrement détruite si je n’avais pas eu les Écritures sur ma table de nuit et dans mon sac, de sorte que j’ai pu les prendre jour et nuit au moment opportun. Rencontrer Dieu en lisant les Écritures a été comme une perfusion de nourriture divine pour moi… une perfusion céleste que mon fils a qualifiée de cordon angélique.
 La deuxième boîte est donc ouverte grâce à l’apprentissage à partir des Écritures. Je me suis aperçue que leur étude me procurait, sans arrêt, une rencontre exaltante avec Dieu. Cependant, au début d’un tel succès de l’émancipation de l’âme, Lucifer s’inquiète de plus en plus, particulièrement lorsque nous approchons de la troisième boîte. Il sait que nous sommes sur le point d’apprendre un principe fondamental – à savoir que, pour nous trouver réellement, nous devons nous perdre. Aussi commence-t-il à faire barrage à nos efforts constants pour aimer Dieu, notre prochain et nous-mêmes. Au cours des dix dernières années, Satan a persuadé toute l’humanité de mettre quasiment toute son énergie dans la quête de l’amour romanesque ou de l’amour des biens matériels et de soi-même. En agissant de la sorte, nous oublions que l’amour de soi et l’estime de soi légitimes sont les récompenses promises à qui fait passer les autres avant soi. « Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera » (Luc 17:33).
 La troisième boîte ne s’ouvre qu’avec la clé de la charité. Avec la charité, la véritable croissance et la perspective réelle commencent. Mais le couvercle de la quatrième boîte semble presque impossible à atteindre. Malheureusement, ceux dont le cœur s’alarme et ceux qui craignent font souvent demitour à cet endroit. Le chemin semble trop difficile et la serrure trop bien fermée. C’est le moment de se livrer à une auto-évaluation. Nous voir tels que nous sommes vraiment est souvent douloureux, mais ce n’est que par l’humilité, le repentir et le renouvellement réels que nous parviendrons à connaî- tre Dieu. Il a dit : « Recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur » (voir Matthieu 11:29). 
Nous devons être patients avec nous-mêmes, le temps de surmonter nos faiblesses, et nous devons nous souvenir de nous réjouir de tout ce qui est bon en nous. Cela renforcera notre être intérieur et nous permettra d’être moins dépendants des louanges extérieures. Lorsque notre âme prête moins attention aux louanges du public, elle prête également moins attention à sa désapprobation. Alors, la concurrence, la jalousie et l’envie commencent à ne plus avoir de sens. Imaginez la puissance qui se manifesterait dans notre société féminine si nous arrivions toutes finalement au point où, comme notre Sauveur, notre réel désir est d’être comptée comme la plus petite parmi nos sœurs. Les récompenses sont d’une telle mesure et apportent un triomphe de la foi si paisible que nous sommes emmenées dans une sphère plus brillante. La quatrième boîte, contrairement aux autres, est une ouverture brisée, tout comme notre cœur contrit est brisé. Nous sommes nées de nouveau – comme une fleur pousse et fleurit hors de l’écorce brisée de la terre. Pour vous faire part de mes sentiments concernant l’ouverture de la cinquième boîte, je dois comparer la beauté de notre âme à la sainteté de nos temples. Là, dans un cadre qui n’est pas de ce monde, où la mode, le statut social et la profession ne sont pas reconnus, nous avons la possibilité de trouver la tranquillité, la sérénité et la paix qui stabiliseront notre âme pour toujours, car c’est là que nous pouvons trouver Dieu. Celles d’entre nous qui, comme le frère de Jared, ont le courage et la foi nécessaires pour traverser le voile dans ce lieu sacré de l’existence (voir Éther 3:6-19), trouveront l’éclat de la dernière boîte plus brillante que celui du soleil en plein midi. Elles y trouveront l’intégrité, la sainteté. C’est ce qui est écrit à l’entrée de la cinquième boîte : Sainteté au Seigneur. « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu ? » (voir 1 Corinthiens 3:16). Je témoigne que vous êtes saintes, que la divinité est constamment en vous, attendant d’être découverte, d’être libérée, magnifiée et démontrée. J’ai entendu dire par certaines personnes, que la raison pour laquelle les femmes de l’Église ont des difficultés à se découvrir, est qu’elles n’ont pas de modèle divin féminin. Mais nous l’avons. Nous croyons que nous avons une mère céleste. Je vais vous citer le discours fait par Spencer W. Kimball lors d’une conférence générale : « Lorsque nous chantons le cantique doctrinal intitulé… ‘O mon Père’, nous ressentons ce qu’il y a de plus profond dans la pudeur maternelle, dans l’élé- gance réservée et royale de notre Mère céleste, et, sachant de quelle manière profonde notre mère mortelle nous a façonnés, pouvons-nous croire que l’influence que notre Mère céleste a sur nous puisse être moindre ? » (voir L’Étoile, octobre 1978, p. 8). 
 Nous devons être patients avec nous-mêmes, le temps de surmonter nos faiblesses, et nous souvenir de nous réjouir de tout ce qui est bon en nous. Je n’ai jamais cherché à savoir pourquoi notre Mère céleste semble nous être cachée, car je crois que le Seigneur a ses raisons de révéler aussi peu à son sujet. De plus, je crois que nous en savons plus sur notre nature éternelle que nous ne le pensons, et il est de notre devoir sacré d’exprimer notre connaissance, de l’enseigner à nos jeunes sœurs et à nos filles, et, ainsi, de renforcer leur foi et les aider à passer outre la confusion des contrefaçons de ces derniers jours difficiles. Je vais vous donner quelques exemples. Le Seigneur ne nous a pas placées dans ce monde morne et désolé sans nous donner un plan pour vivre. Dans Doctrine et Alliances 52, nous lisons ces paroles du Seigneur : « Je vais vous donner un modèle en toutes choses, afin que vous ne soyez pas trompés » (verset 14). Il ne fait pas de doute qu’il nous a incluses, nous les femmes, dans cette promesse. Il nous a donné des modèles dans la Bible, dans le Livre de Mormon, dans les Doctrine et Alliances et dans la Perle de Grand Prix ; il nous a également donné des modèles dans les cérémonies du temple. En étudiant ces modèles, nous devons nous poser continuellement la question : « Pourquoi le Seigneur a-t-il choisi d’employer ces mots particuliers et de les présenter de cette façon ? » Nous savons qu’il utilise des métaphores, des symboles, des paraboles et des allégories pour nous enseigner ses voies éternelles. Nous sommes toutes conscientes du lien existant entre Abraham et Isaac, et l’angoisse de Dieu lors du sacrifice de son Fils, Jésus-Christ. Mais, en tant que femmes, est-ce que nous allons au-delà – et est-ce que nous posons aussi des questions sur la douleur de Sarah dans cette expérience ? Nous devons rechercher de cette manière et nous devons toujours chercher un sens plus profond. Nous devons rechercher les parallèles et les symboles. Nous devons rechercher les thèmes et les motifs, comme ceux que nous trouverions dans une composition de Bach ou de Mozart, et nous devons rechercher les modèles qui se répètent. L’un des modèles évidents est que la Bible et le Livre de Mormon commencent par un thème sur la famille, entre autres un conflit familial. J’ai toujours pensé que cela symbolisait quelque chose d’éternel sur la famille, que c’était bien plus qu’une simple histoire sur ces parents ou ces enfants en particulier. Il est certain que chacune de nous, mariée ou célibataire, qui a ou non des enfants, voit chaque jour quelque chose qui lui fait penser à Adam et Ève ou à Caïn et Abel. Que nous soyons mariées ou non, que nous ayons des enfants ou non, nous éprouvons toutes certains des sentiments de Léhi, Sariah, Laman, Néphi, Ruth, Naomi, Esther, des fils d’Hélaman et des filles d’Ismaël. Ces personnes sont des modèles et des ombres pour nous, elles sont des préfigurations de nos joies et de nos chagrins sur terre, tout comme Marie et Joseph sont, dans un sens, des modèles et des préfigurations du dévouement parental lorsqu’ils ont nourri le Fils de Dieu. Tout cela me semble être des symboles de vérités et de principes plus élevés, des symboles choisis avec attention pour nous montrer le chemin, que nous soyons mariées ou célibataires, jeunes ou âgées, que nous ayons des enfants ou non. Et, de toute évidence, le temple est hautement symbolique. Je vais vous raconter une expérience que j’ai eue il y a quelques mois à propos du choix judicieux des mots et des symboles ? J’ai choisi avec précaution mes mots de sorte que rien ne soit divulgué de façon indue en dehors du temple. Mes citations sont tirées d’Écritures publiées. Il se peut que ce soit une coïncidence (une personne a dit : « Une coïncidence est un petit miracle où Dieu a choisi de rester anonyme »), mais en tout cas, tandis que j’attendais dans la chapelle du temple, je me suis assise à côté d’un homme âgé qui, de manière inattendue mais douce, s’est tourné vers moi et m’a dit : « Si vous voulez une image claire de la Création, lisez Abraham 4 ». Alors que je commençais à chercher Abraham dans les Écritures, je suis par hasard tombée sur Moïse 3:5 : « Car moi, le Seigneur Dieu, je créai spirituellement toutes les choses dont j’ai parlé, avant qu’elles fussent naturellement sur la surface de la terre ». 
Une autre expression de la préfiguration : un modèle spirituel donnant un sens aux créations mortelles. Puis j’ai lu Abraham 4 avec attention et j’ai saisi l’occasion pour aller à une session d’ordonnances pré- paratoires. Je suis repartie habitée par une grande lumière révélatrice sur quelque chose que j’ai toujours su dans mon for intérieur : les hommes et les femmes sont co-héritiers des bénédictions de la prêtrise, et, bien que les hommes portent le plus lourd fardeau de les administrer, les femmes ont aussi des responsabilités liées à la prêtrise. Puis, tandis que j’assistais à la session de dotation, je me suis demandé : si j’étais à la place du Seigneur et que je pouvais donner à mes enfants sur terre un exemple symbolique simplifié mais puissant de leur rôle et de leur mission, combien j’en aurais donné et par où j’aurais commencé. J’ai écouté chaque parole. J’ai prêté attention aux modèles et aux prototypes. Je vais vous lire Abraham 4:27 : « Ainsi donc les Dieux descendirent organiser l’homme à leur image, le former à l’image des Dieux, former l’homme et la femme. » Ils ont formé l’homme et ont formé la femme, à l’image des Dieux, selon leur image. Puis, lors d’un échange poignant avec Dieu, Adam a déclaré qu’il appellerait la femme Ève. Et pourquoi l’a-t-il appelé Ève ? « Parce qu’elle [est] la mère de tous les vivants » (Genèse 3:20 ; Moïse 4:26). Je compatis à la douleur réelle que les femmes célibataires ou mariées qui n’ont pas eu d’enfants ressentent lorsqu’on aborde le sujet de la maternité, cependant nous allons examiner cette possibilité de notre identité féminine éternelle, notre unité dans notre diversité ? Ève a été appelée ‘la mère de tous les vivants’… des années, des décennies, voire des siècles avant d’avoir eu des enfants. Cela indique donc que son rôle de mère a précédé sa maternité, aussi sûrement que la perfection du Jardin a précédé les difficultés de la condition mortelle. Je crois que le mot mère est l’un des mots choisis avec le plus d’attention, l’un de ces mots riches qui ont une grande quantité de sens. Nous ne devons, à aucun prix, laisser ce mot nous diviser. Je crois de tout mon cœur que c’est avant tout et principalement un mot qui définit notre nature divine et qu’il n’est pas lié au nombre de nos enfants.

 Je n’ai que trois enfants et j’ai pleuré lorsque j’ai su que je ne pourrais plus en avoir. Je sais que certaines d’entre vous qui n’en ont pas, ont également pleuré. Et parfois trop de femmes se mettent en colère simplement lorsqu’on aborde le sujet. Pour le bien de notre maternité éternelle, je demande qu’il n’en soit pas ainsi. Certaines femmes donnent naissance et élèvent des enfants mais n’agissent jamais en « mères » vis-à-vis d’eux. D’autres, que j’aime de tout mon cœur, sont des ‘mères’ pendant toute leur vie mais n’ont jamais enfanté. Chacune de nous est une fille d’Ève, qu’elle soit mariée ou célibataire, qu’elle ait des enfants ou non. Nous sommes créées à l’image des Dieux pour devenir des dieux et des déesses. Et nous pouvons servir de modèle divin, de prototype maternel, les unes pour les autres et pour celles qui viendront après nous. Quelle que soit notre situation, nous pouvons tendre la main, toucher, tenir, élever et nourrir, mais nous ne pouvons pas le faire dans l’isolement. Nous avons besoin d’une communauté de sœurs apaisant l’âme et pansant les blessures de la division. Je sais que Dieu nous aime individuellement et en groupe en tant que femmes, et qu’il a une mission pour chacune de nous. Comme je l’ai appris sur ma colline de Galilée, je témoigne que, si nos désirs sont justes, Dieu régit tout pour notre bien et que nos parents célestes pourvoiront tendrement à nos besoins. Je prie pour que, dans notre diversité et notre individualité, nous soyons unies, unies en recherchant chacune notre mission spécifique et préordonnée, unies en nous demandant non pas « Que peut faire le Royaume pour moi ? » mais plutôt « Que puis-je faire pour le Royaume ? Comment puis-je remplir la mesure de ma création ? Dans ma situation, avec mes épreuves et ma foi, où se trouve ma réalisation complète de l’image divine selon laquelle j’ai été créée ? » Avec la foi en Dieu, en ses prophètes, en son Église et en nous-mêmes, avec la foi en notre création divine, puissions-nous être en paix et libérées de nos soucis et de nos inquiétudes à propos de tant de choses. Puissions-nous croire, sans douter, en la lumière qui brille, même dans les ténèbres.

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